samedi 16 juillet 2011

Savate Boxe française, débuts des rencontres internationales

Introduction :

Dans cet article, nous allons répertorier et analyser les confrontations internationales entre des pratiquants de la savate/boxe française et des autres arts martiaux, ceci sur la période allant de 1960 au début des années 1980.

Notre travail se basera principalement sur l'excellent livre de Jean-François LOUDCHER, "Histoire de la Savate, du Chausson et de la Boxe Française, 1799-1978", paru aux éditions l'Harmattan.


Cet article se basera également sur divers articles de journaux de l'époque, mentionnés par la suite.

Définition :

Nous n'allons pas faire un historique de plus de la savate/boxe française. Il sied juste de rappeler qu'elle avait pratiquement disparu après la Seconde Guerre Mondiale, ses pratiquants, vers 1950, n'étant plus que quelques dizaines, au mieux centaines.

Nous sommes bien sûr obligés de mentionner le travail homérique du Comte Pierre Baruzy (1987-1994), ancien élève de Charles Charlemont, qui a tenté de relancer la savate depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il aurait participé aux Jeux olympiques de 1924, à Paris, au cours desquels la boxe française était un sport de démonstration. Nous ne disposons malheureusement d'aucune information sur ces démonstrations.

Le dernier championnat de France aurait eu lieu en 1937 et ne serait réapparu qu'en 1966., bien que divers championnats, challenges et rencontres aient eu lieu, mais sans organisation centralisée. De plus, la savate a même été incorporée dans la fédération française de Judo, de 1965 à 1974.

En 1965, le Comte Baruzy devient le président fondateur du Comité National de Boxe Française. Le Président d'honneur n'est autre que Georges Carpentier, qui avait commencé par la savate, avant de pratiquer la boxe anglaise avec les résultats que l'on sait.

Livre consacré au Comte Baruzy

Afin de rendre explicite ce qui suit, nous expliquerons simplement qu'en que l'ancien Comité National de la Boxe Française, créé en 1965 par le Comte Baruzy, est devenu la Fédération Nationale de Boxe Française en 1973. Cette fédération obtient l'agrément du Ministère des sports en février 1975. Cette fédération priviliégiait plutôt la Savate académique. Dès 1974, une scission se crée, avec l'apparition de la Fédération Nationale de Savate, dans laquelle se retrouvent les champions de l'époque. Cette seconde fédération est plutôt dirigée vers la compétition et la Savate moderne. En 1978, les deux fédérations fusionneront.

Pour donner un ordre de grandeur, en 1984, la fédération compte près de 20'000 licenciés. En 1985, une fédération internationale est créée.

Combats internationaux précédents :

Depuis le début du XIXème siècle, les pratiquants de la boxe française ont combattu des pratiquants d'autres origines ou d'autres sports, principalement des boxeurs anglais, avec des résultats très partagés. Il est nécessaire de préciser que la savate se pratiquait principalement à la touche annoncée, contre une boxe anglaise au finish.

Ce qui suit est tiré du livre "Martial Arts of the World", de Thomas A. Green et Joseph R. Swinth, édition Greenwood, citant les termes du livre de M. Loudcher, susmentionné.

Des Savateurs se sont aussi opposés à des pratiquants du Ju-Jitsu, soit le fameux Français Ré-Nié , en 1905, opposé à George Dubois, en France. Il semblerait que le Savateur ait perdu par une clé de bras.

Il y aurait eu une démonstration ou match entre Me Hiroo Mochizuki, alors âgé de 19 ans et Jacques Cayron, vers 1955, en France. Il semblerait que le combat se soit terminé après un crochet délivré par le Français.

Evolution des techniques de combat :

Dès la fin des années 1960, les techniques de la boxe-française évoluent vers une méthode de combat unifiée, après des dissensions internes. La garde et les coups deviennent plus compacts et moins académiques. Par exemple, l'effet du bras équilibrateur (tenu en arrière) est abandonné.

Il serait intéressant de pouvoir déterminer si cette évolution est influencée par la boxe anglaise, déjà beaucoup plus compétitive, ou par l'apparition des arts-martiaux, qui dans les années 1960, ne sont pas encore passés au combat avec ko.

Concernant les livres édités à l'époque, nous constatons que dans "Boxe Française Savate Moderne" de Jean-Pierre Dreineza (plusieurs fois champion de France et vainqueur de la Coupe d'Europe en 1984), édition Judogi - Paris 1967 ?, les planches techniques représentent déjà cette évolution vers une garde et des coups compacts.

Par contre, en 1972, Bernard Plasait faisait encore paraître son livre "La boxe intégrale" qui mentionnait toujours une savate à l'ancienne, avec le bras équilibrateur.

Dans son numéro consacré à la Savate, en 1976, les éditions Flash Marabout présentent des techniques complètement modernes et compactes.

L'apparition de la Savate dite Boxe-Libre aurait fait l'objet d'une revue du même nom, éditée chez Aramis en 1979.


Ce chevauchement des deux méthodes durant une période de plusieurs années confirme les avis différents qui ont régné dans ce sport. Cette lutte entre la boxe française académique et la boxe française compétitive est parfois mentionnée entre 1974/1978.

Les nouveaux championnats de France 1966 :

Il est nécessaire de fixer les résultats de ces championnats, qui auraient été disputés en 1967, ou 1966 selon les versions. Bernard Plasait en plumes, Marc Kunstle en légers, Christian Cogi en moyens, Denin et mi-lourds et Jean Lafond en lourds sont les vainqueurs.

Il faut relever que Bernard Plasait est un personnage incontournable de la Savate et a, à son actif, la parution de très nombreux livres dédiés à ce sport. Il ne deviendra rien de moins que Sénateur.

Jean Lafond, quant à lui, est le fils de Roger Lafond, créateur d'une méthode portant son nom, ou Panache et mélangeant la boxe, la canne, le bâton et l'escrime.

Les premières rencontres internationales modernes :

Christian Guillaume et ses voyages au Japon :

Ce paragraphe est basé sur le site suivant, http://frenchboxing.blogspot.com/2010/09/christian-guillaume-great.html relatant les faits ci-dessous. En 1969, Christian Guillaume est invité au Japon pour être confronté à divers combatants pratiquant le combat au ko, soit des kick-boxeurs. Claude Simonot est le second savateur participant au voyage. Durant son premier séjour d'une durée d'un mois, Christian Guillaume dispute 2 combats. Simonot perd son premier match. Guillaume gagne le sien en 1 minute et 48 secondes, par un coup de pied dans les reins de son adversaire, dont nous n'avons pas le nom. Selon un article d'un journal japonais de l'époque, Guillaume aurait gagné contre un nommé Shiro Miyataka en 58 secondes, par un front-kick, "chassé frontal". Le combat a eu lieu Korakuen Hall. Miyataka aurait été le champion poids coq du Japon.

Intéressante photo où l'on voit Guillaume saluer son adversaire, selon le mode Savate,

Le deuxième combat est gagné, après trois voyages au tapis de son adversaire. Les combattants portaient des gants de 4 onces.

Le troisième combat se finit sur un match nul.

Le second voyage, toujours en 1969, est prévu pour 4 combats. Un autre combatant, Albert Boutboul est également du voyage et perd son premier match. Guillaume remporte son match en 1 minute et 22 secondes, avec un enchaînement pieds au corps, suivi d'un crochet du gauche.

Boutboul gagne son second combat aux points, durant la même soirée ?, tout comme Guillaume, en envoyant son adversaire au tapis au 2ème round.

Guillaume dispute encore un match, en battant son adversaire aux points. Précisons que Guillaume était un poids léger.

Pour terminer, Guillaume dispute encore un match et fait match nul. Si nous regardons l'iconographie relatives à ces matchs, nous voyons que les combattants ont les mains gantées et les pieds nus et portent des shorts et pas de maillots.

Selon le livre Marabout susmentionné, Guillaume aurait remporté 6 victoires, dont 3 ko, pour un match nul.

Guillaume aurait aussi été 2ème dan de Judo. Dans un article de Black-Belt de décembre 1970, on apprend que Guillaume a été champion de France pour la première fois en 1969.

Au vu du bras arrière et de la garde basse,
Guillaume pratiquait certainement une savate académique... mais efficace.

Rappelons qu'il existe des tensions entre les divers organismes s'occupant de la savate et que certaines des organisations citées ci-dessous seront sanctionnées par la Fédération officielle.

Le premier Championnat d'Europe
, le 11 avril 1970 :

Cette rencontre réunit l'Italie, la Belgique et la France et a lieu à l'Elysée-Montmarte à Paris. Il faut pondérer ce titre de 1er championnat par le fait que de nombreux autres championnats avaient déjà été organisés par le passé. Nous ne connaissons pas le résultat de ces combats.

Par contre, à la lecture difficile de la photo ci-dessous, on peut comprendre que G. (Guy?) Proust, G Fercoq?, Richard Genaudeau?, Christian Guillaume et Jacques Cayron? auraient participé à ces championnats.

Selon le livre italien "La Boxe Francese" de Giorgio Messina, paru en 1999 chez Edizioni Mediterranee, il apparaît les résultats suivants :

Guillaume/France bat Christian Muyters/Belgique en demi-finales (éventuellement en Belgique) et Silvano Milone/Italie en mouches
Jean-Pierre Julemont/Belgique bat Guy Proust/France en demi-finales (éventuellement en Belgique) et bat Carlo Benvegnu/Italie en légers
Sandro (Giovanni ?) Marcenero/Italie bat Cayron/France en welters
Silvano Milone aurait perdu la finale en poids coqs ?

Image de ces premiers championnats d'Europe en 1970.

France-Italie, le 12 juin 1971 :

Ces combats auraient eu lieu à Puteaux, contre une équipe italienne en provenance de Gênes, ceci devant 1500 spectateurs.

Italie-France, en 1972 :

Nous savons simplement que Sergio Domenico/Italie aurait battu Charmillon à deux reprises dans sa carrière, dont une à Gênes/Italie, selon l'image ci-dessous.

Rencontre entre la Savate et les Chakurikis et Championnats d'Europe, 29 novembre 1975 :

L'affiche de la soirée

A Paris (à l'hôtel Méridien), a lieu une rencontre, organisée par la Fédération Nationale de Savate (fédération dissidente ayant entraîné avec elle les meilleurs combattants de l'époque), Cette rencontre oppose une équipe des Chakuriki (voire l'article consacré aux Pays-Bas dans ce blog) et des pratiquants français. Robbie Harinck, Ron Kuyt, Gerard Bakker, Jan Kunst et John (Jhon) de Ruyter (Ruiter) auraient participé à ces combats, du côté des Bataves. Nous ne connaissons pas le résultat de ces matchs, si ce n'est que Jan Kunst perd contre Georges Simon et Christian Guillaume gagne contre un autre Néerlandais. Il est possible que Christian Guillaume ait été entraîneur lors de cette réunion, durant laquelle Dominique Valéra était présent.


Jhon de Ruyter/Pays-Bas au cours de la soirée

Le même soir, un combat oppose Bernard Le Prevost/France à Marc Beaute/Belgique, pour le titre de Champion d'Europe de Savate des poids plumes. La vidéo de ce combat est disponible à cette adresse : http://www.youtube.com/watch?v=xQ-DfXbqe0w Il semblerait que Le Prevost ait disputé un premier match le même soir, avant cette finale.

Le Prevost, en rouge, avec le bras arrière très académique

A la lecture difficile de l'affiche, il semblerait que Jean-Charles Charmillon/France ait été opposé à Roger Damien?/Belgique et que Todini/France ait été opposé à Giovanni Tasso/Italie, victoire de Todini à la fin du combat.

A la lecture du livre Marabout susmentionné, on apprend que MM. Charmillon, Todini, Simon et Le Prevost ont été Champions d'Europe en 1975.

Selon le livre italien "La Boxe Francese" de Giorgio Messina, paru en 1999 chez Edizioni Mediterranee, il apparaît les résultats suivants :

Bruno Berrina/Italie bat Lereuht/Belgique en mouches (marqué en 1965 ? dans le livre, mais Berrina serait né en 1948, donc aurait eu seulement 17 ans en 1965)
Todini/France bat Giovanni Tasso en welters

De plus, les Belges Muyters et Minocci auraient été éliminés en demi-finales de ces Championnats, sans plus de précisions.

A la page 292 de son livre précité, Jean-François Loudcher mentionne un article paru dans le journal Le Monde du 3 décembre 1975. La soirée n'a pas été organisée par la Fédération de Boxe Française, mais par le mouvement dissident, la Fédération Nationale de Savate. Un huissier aurait été mandaté par la Fédération officielle et il aurait constaté "un combat opposerait un professionnel à un amateur" et "un ou plusieurs combats auraient lieu à mains nues". Toujours selon le même livre, deux autres articles seraient parus dans l'Equipe du 28 novembre et du 2 décembre 1975.

Nous constatons que le diplome reçu par Tom Harinck et décerné par la Fédération Nationale de Savate et Boxe Française, est daté du 29 novembre 1975, soit le jour de la réunion du Championnat d'Europe.

Pour terminer, il semblerait que le 22 février 1975, toujours à l'hôtel Méridien, des Championnats de France aient été organisés par la Fédération Nationale de Savate. Une démonstration de boxe thaïlandaise aurait été effectuée par deux Néerlandais. Malgré le manque de détails donnés, faut-il y voir une première apparition en France des Chakurikis ?

Premiers internationaux de France, 11 février 1977 :

Ils ont lieu à Japy et ont réuni des membres des deux fédérations.

Conclusions :

De nombreux combats internationaux auront lieu à partir de 1980, mais ce blog termine sa narration à cette époque, afin de ne pas se disperser.

Il serait intéressant de déterminer si ce sont les confrontations régulières avec les équipes étrangères qui ont fait évoluer la Savate vers sa forme actuelle de combat au ko, avec une technique moderne ou si c'est une évolution interne française qui a permis ces confrontations.

Il est certain qu'à l'instar des autres sports de combats ayant évolués vers une pratique au contact, les techniques ont progressées depuis les années 1960/1970, visant une efficacité plus prononcée et la perte de technique surannée.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

pour info,texte tiré de Wikipedia:
Roger Lafond a créé, dans les années 50, une méthode française de sports de combat, le panaché de combat français, aujourd'hui également appelée Méthode R. & J. Lafond. On y pratique conjointement culture physique, escrime, savate moderne, canne et bâtons, mais aussi le Panache qui combine des techniques de self défense comme la gifle, les coups de coudes et de genoux, ou encore le parapluie. Pour être efficaces et rapides, les mouvements ne sont pas développés et partent principalement de l’avant bras avec rotation du poignet. Sa méthode sera opposée plus tard à celle de Maurice Sarry plus axée sur la compétition.

Cette méthode de combat est fondée sur les principes de l'école française d'escrime telle qu'elle était pratiquée au Bataillon de Joinville. Les coups sont donnés sans recul et la position de fente que Maître Lafond préconise est davantage une demi-fente afin de ne pas s'écraser au sol. C'est une méthode fondée sur la vitesse d'exécution, la souplesse des attitudes, l'esthétique des techniques utilisées et l'hygiène de vie.

Ainsi, Roger Lafond a notablement modifié les pratiques de combat françaises traditionnelles. Il a créé la savate moderne qui s'inscrit dans la lignée Lecour de la boxe française traditionnelle, avec une position de garde plus haute et des coups moins armés. Dans le même ordre d'idée, il pérennise également une pratique de la canne dans laquelle on "tire par devant" par opposition au "développement" exécuté dans la pratique de la canne de combat fédérale. En outre, même s'il enseigne le bâton français traditionnel, il a développé ce qu'il appelle le "bâton Lafond", qui consiste à saisir l'arme les deux mains en pronation et à transposer les coups de l'escrime à l'épée. Le "double bâton", une autre de ses créations, consiste, quant à lui, à prendre le bâton en son milieu les deux mains en pronation, ce qui permet d'en utiliser les deux bouts. Enfin, pour le combat de rue, il a créé le "panache d'attaque et de défense", à mains nues ou armées, dans lequel tous les coups sont permis, notamment l'usage du parapluie.

Cette méthode est toujours pratiquée et enseignée par les professeurs et moniteurs qu'il a formés, notamment à Paris et au Perreux-sur-Marne.

alberto a dit…

Bonjour à tous, je suis un ancien élève de Christian Guillaume et j'aimerai apporter quelques infos complémentaires. Guillaume pratiquait un style de Savate très personnel en privilégiant les poings, le fouetté médian au foie avec lequel il fit ses victoires, son uppercut du gauche (gauché avec une garde droitier) au foie aussi, comme il disait il marquait ses élèves : Leprevot, Noguez, Cassuto, Charmillon et nous tous avons eu droit à ce KO au foie fort désagréable. En même temps il pratiquait le judo, lors de son premier combat, il était allé au Kodokan invité par tous les japonais présents sur le tapis et rentré à l'hôtel tardivement courbaturé et passé la nuit dans la baignoire pour récupérer...hors le lendemain il avait ce combat invité via Kurosaki (le réel réalisateur des actions d'Oyama)Donc il fallait battre son adverse dès le premier round si non il ne passerai pas, c'est ce qu'il fit en une minute. Ceci démontre son MENTAL D'ACIER qui caractérise son efficacité, il est doté d'un charisme exceptionnel également et ce que peu savent il a écrit des livres, ce qui était son principal revenu, la boxe à ces moments était de l'amateurisme pur et dur avec des personnages avec un don naturel pour le combat: comme GUILLAUME. AA

Marc a dit…

Bonjour à tous,
J'ai participé à cette soirée du 29 novembre 1975 à l'hotel Méridien à Paris où,je rencontrais Bernard le Prevost,pour le titre de champion d'Europe, catégorie poids plumes, ce dernier n'avait surement pas disputé un combat le même jour avant notre rencontre, ce qui vous l'avouerez serait contraire à toute logique.
Ce même jour, Jean-Charles Charmillon, rencontrait le Belge Roger Rahier pour le titre de champion d'Europe des poids coqs.
Je rejoins tout à fait Alberto sur son commentaire sur Christian Guillaume qui pratiquait la savate-boxe française avec une précision diabolique.

Marc Baute

Unknown a dit…

Concernant les championnats d'Europe de 1970 je confirme que les 1/2 finales ont bien eut lieu en Belgique à DISON (Province de Liège)dans la salle communale "Le Préau". Le ring était monté sur la scène et j'en étais l'organisateur. Comme mentionné les résultats sont les suivants :
Christian GUILLAUME (FRANCE)champion de France poids plumes
bat par ko (piqué au foie par un petit fouetté personnel) Christian MUYTERS (Belgique) champion de Belgique poids plumes
Jean-Pierre JULEMONT (Belgique) champion de Belgique poids légers
bat Guy PROUST (FRANCE) champion de France poids légers
Jacques CAYRON (FRANCE) champion de France poids mi-moyens
bat E. DE RE (Belgique) champion de Belgique poids mi-moyen

quant aux finales elles furent organisées en France à Paris en la salle de "l'Elysée Monmartre".
Les résultats sont les suivants :
Christian GUILLAUME (FRANCE) champion de France poids plumes
bat l'italien S. MILONE (GÊNES)champion d'Italie poids plumes
Jean-Pierre JULEMONT (BELGIQUE) champion de Belgique poids légers
bat Carlo BENVEGNU (MILAN)champion d'Italie poids légers
S. MARCENARO (GÊNES)champion d'Italie poids Mi-moyens
bat Jacques CAYRON (FRANCE)champion de France poids mi-moyens
Claude GENAUDEAU (FRANCE) champion de France poids moyens
bat ZANIBONI (GÊNES) champion d'Italie poids moyens
Patrice LELEU (FRANCE) champion de France poids mi-lourds
bat par ko Alain GILLES (BELGIQUE) champion de Belgique poids mi-lourds
Gilbert FERCOQ (FRANCE) champion de France poids lourds
devient champion d'Europe par forfait de Claude LOUYS (BELGIQUE) champion de Belgique poids lourds.

Je confirme également qu'aux championnats d'Europe de 1975 Laurent MINOCCI (BELGIQUE) a bien participé aux 1/2 finales du championnat d'Europe organisées en Belgique et a été battu par BARANES (FRANCE) champion de France émanant sauf erreur de l'école LAFOND.
Lors des finales en FRANCE au Méridien Christian GUILLAUME a fait une très belle démonstration de savate avec le comédien Guy MARCHANT avec lequel il est ami.
Les chakurikis ont bien participés à ces finales.
Par contre Christian MUYTERS n'a pas participé à cette édition l'ABESBF étant dissidente et ne participant pas à ces championnats.
Après la fusion des fédérations de Bf en France il fut décidé que les championnats de 1975 organisé par la dissidence n'étaient pas officiels et ne seraient pas reconnus donc idem pour les titres de champion d'Europe.
A la question de savoir à quoi est dûe l'évolution de la Bf après ou peu avant ces championnats je répondrais :
Dans les rencontres avec notamment les hollandais qui pratiquaient le kick, les attaques en look kick qui n'étaient pas enseignées en Bf n'étaient pas ou peu sanctionnées par les arbitres, les séries de coups de poings étaient plus longues et les fouettés moins ou pas armés et surtout pas ou peu sanctionnés. Les pratiquants de Bf notamment de la dissidence s'y sont adaptés et les ont aussi pratiqués. Ces coups faisaient probablement parties de la savate de rue mais n'avaient pas été repris dans la Bf sportive pour des raisons que j'ignorent. Mais pourquoi le chassé bas existe-t-il et pas le fouetté bas puisque tous les coups de pieds se donnent dans les 3 zones. Le frontal avait été trouvé trop dangereux mais a été adopté et en Belgique le kakato (du karaté) était pratiqué mais en feinte (il était interdit de touché et se faisait surtout en préparation du coup de pied tournant). C'est sous l'influence et l'insistence de la dissidence lors de la réunification que ces techniques ont été adoptées, les règlements modifiés et c'est ce qui a changé la paysage de la Bf en compétition la rendant moins technique et plus axée sur l'efficacité. Ceci est mon avis.
Je confirmé également les propos de Marc BAUTE qui a été formé à la même école et le même professeur que moi à Verviers/BELGIQUE.

Je n'ai pas participé à cette soirée du 29 novembre 1975 à l'hôtel méridien à Paris mais j'y ai assisté.

Unknown a dit…

J'ai oublié de mentionner que lors des 1/2 finales du championnat d'Europe 1970 le français Richard GENAUDEAU (champion de France des poids moyens)
a battu le belge Roger LOUYS (champion de Belgique des poids moyens.

Marc Baute a dit…

Salut jean-Pierre, content de te lire, la démonstration entre Christian Guillaume et Guy Marchand s'est en effet bien passée au Méridien mais plutôt en 1974 lors des premiers championnat de France de la dissidence.
Au sujet de cette dissidence dont les meneurs étaient de mémoire, Simonot, Cerisier, Proust et Guillaume, il faut reconnaître qu'elle a apporté une certaine crédibilité à la boxe française dans le domaine des sports de combat alors qu'elle était à cette époque considéréé comme un aimable divertissement, elle a surement donné un coup de fouet à un sport qui avait tendance à se scléroser et à se complaire dans sa confidentialité.
Il est à noter d'ailleurs que c'est le terme savate et non boxe française qui est désormais l'apanage de la fédération internationale.
A ton sujet, Jean-Pierre et je l'écris pour ceux qui ne te connaissent pas que tu as été le véritable propagateur de la boxe française en Belgique, un vrai travail de missionnaire dont tu n'as surement jamais reçu la reconnaissance méritée.
Pour terminer, je voudrais aussi préciser que Roger Rahier,un des plus beau palmarès de Belgique faisait aussi partie de la même école que nous deux, à savoir celle du professeur Emile Hanlet.

Marc Baute

Unknown a dit…

Marc, je tiens à te remercier pour tes commentaires à mon sujet et pour avoir rectifié mon erreur de date (c'est important).

Correction : Simonot ne faisait pas partie de l'équipe des dissidents ou pro combat, comme on veut, mais de l'équipe du CNCF (tendance accadémique : Comte Baruzy, Bernard Plasait, Marc Kunstlé ...). Il enseignait la Bf au club du Marais. C'est lui qui m'a enseigné la méthode française (un peu différente de la méthode Hanlet) pendant les 8 jours que je suis resté à Paris avant de me faire passer le gant d'argent 1er degré.

Unknown a dit…

- Tu dis :
"cette dissidence a apporté une certaine crédibilité à la boxe française dans le domaine des sports de combat parce qu'à cette époque elle était considérée comme un aimable divertissement, qu'elle avait tendance à se scléroser et à se complaire dans la confidentialité."

Il faudrait préciser à quel niveau tu en parles :
Sur le plan international peut-être mais je n'en suis pas convaincu.
Sur le plan français, je ne suis pas à même de juger car je n'ai plus eu de contacts officiels au niveau international.
Sur le plan belge, je ne peux pas laissé dire ça.
Prétendre que la Bf était considérée comme un aimable divertissement : Alors encore à l'heure actuelle, pour ce même public, elle l'est toujours toujours à côté de la Thaï, du k1, du MMa ... De l'efficacité, il y en avait déjà puisque le ko existait.
Elle avait tendance à se scléroser et à se complaire dans la confidentialité !
Si tu parles pour la LRBSBF alors je suis tout à fait d'accord avec toi. C'est d'ailleurs ça qui a provoqué la fracture en Belgique quand j'ai estimé perdre mon temps parce que la fédération ne faisait rien ou que rien n'était fait pour développer la Bf.
J'ai claqué la porte et j'ai créé l'ABESBF. J'ai pris mon baton de pélerin et j'ai parcouru les routes en vue de trouver des endroits propices pour y prêcher la bonne parole. En quelques années, j'ai rassemblé plus de clubs et de membres dans 4 provinces que la LRBSBF depuis ms débuts en 1964. J'ai ouvert des salles à Verviers, Spa, Malmédy, Eupen (en Pce de Liège), à Jambes (Pce de Namur), à Charleroi (Hainaut), à Laeken et Ixelles (et un passage à St Gilles et à Uccle qui ont fermés assez vite) et j'y enseignais seul au début. J'ai aussi fait une tentative à Anvers (Pce d'Anvers) et à Arlon (Pce du Luxembourg). Soit près de 800 km la semaine rien que pour enseigner la Bf. J'y ai eu comme élèves le Prince de Mérode (Président de la commission médicale du comité olympique international, Gilbert Gustin champion de Judo et directeur technique, Willy Claes halthérophile, prof. de Serge Reding, cn de karaté ...). Et ces personnalités qui ont pratiqués la Bf ont certainement fait beaucoup de bien pour la prise d'intérêt et la popularité de notre discipline. La Bf dans la capitale, c'était important.
J'ai été en Suisse notamment à Genève pour un stage et un passage à la télévision Suisse sur la canne de défense, en Allemagne à HAMBOURG donner un stage à des karatékas, full et semi contacteurs, en Italie à RIMINI pour un stage multi disciplinaires à la demande d'Italo Manusardi.
J'étais convaincu que pour développer notre discipline il fallait se bouger le c... parce que personne ne viendrait à nous pour une formation dans l'intention d'enseigner par la suite mais on ne m'a pas écouté. Pour la LRBSBF seule la compétition avait de l'importance.

Avant de quitter la fédération je l'avais fait reconnaître par l'Adeps et quand je suis parti l'ABESBF a aussi été reconnue par l'Adeps emportant du même coup les subvention élités et cadres. J'ai mis sur pied les premières formations Adeps de Bf et j'ai programmé des stages pour les camps d'été Adeps à SPA et ARLON. J'ai aussi organisé un stage international à ARLON avec un entraîneur français Ami Marc Guérin. Il y avait un Suisse, des Allemands et des français. Bien avant nos amis français j'avais un cours de savatedans avec Jocelyne Laoureux et je publiais un mensuel "Le Tireur". J'ai entraîné durant 3 années à concurrence de x heures les spécialistes en sports de combat de l'Insitut Royal Militaire d'Education Physique d'Eupen.

Si pour toi c'est cette fracture et ces efforts qui ont contribués au développement de la Bf en Belgique, alors nous sommes sur la même longueur d'onde. Sinon, pour moi, tu es dans l'erreur.

Unknown a dit…

Pour terminer, tu t'appuies sur le fait que pour la fédération internationale (mais pas seulement) le terme "savate" en est son apanage.
La fédération internationale n'a fait que reprendre l'intitulé de la fédération française qui a remplacé le terme boxe française par le terme "savate" parce que durant cette période la boxe anglaise de France n'avait plus réellement de vedette et que le contenu des articles de presse la concernant auraient pu faire de l'ombre à la Bf. Cette similitude prêtant à confondre sport et nationalit pouvant jeter la confusion dans l'esprit du public é. Le Comte Baruzy était d'ailleurs très opposé à cette appellation "savate" et j'imagine que c'est la seule raison de cette modification d'appelation. Quant au terme "savate" utilisé seul il a apparu beaucoup plus tard. Notamment avec la savate PRO.
Voilà ce que je tenais à préciser en toute camaraderie car j'ai beaucoup d'estime pour toi. Et tu peux passer à la maison quand tu veux.

Je voudrais également conclure en considérant et en affirmant haut er fort que sans Emile HANLET qui nous a formé et sans la scission des années 1970 il est plus que probable qu'à l'heure actuelle et probablement bien avant il n'y aurait plus ou quasi plus de Bf en Belgique. Il suffit de relire l'histoire. Aussi je tiens ici à rendre hommage à ce dynosaure de la Bf dont le grand'père et le père ont bien connu Charlermont notamment l'un d'eux pour l'avoir combattu en 1897 ici à Verviers et s'être incliné.

Marc Baute a dit…

Jean-Pierre,

Je suis vraiment très heureux de ta réaction et surtout de tes commentaires qui apportent un éclairage supérieur à mes posts.
Tu exprimes mieux que moi l'histoire de la boxe française et surtout, tu connais certainement mieux les débats souterrains.
Je suis donc très content d'avoir suscité une réaction qui finalement enrichit cr site.
Je suis aussi très satisfait de l'hommage rendu au "prof" Hanlet.
Ma venue sur ce site n'aura donc pas été inutile.
@+
Marc

Unknown a dit…

Certes non. Dommage qu'on ne soit pas mieux documenté sur l'histoire de la Bf en Belgique avant 1964 ! Mais le prof. Hanlet parlait peu et était très discret. Au cas où : mon email = jpjulemont@hotmail.com.